Agility, motivation, excitation et bien-être émotionnel… Part I

Article en mode « moi je »… Vous avez le droit de ne pas être interessé et de passer votre chemin ! Le sujet est vaste, et ce n’est qu’un minuscule éclairage que je souhaite partager.

Quand j’ai commencé les concours d’agility, il y a une dizaine d’année, j’ai débuté avec deux chiens et à l’époque, nous faisions 4 parcours, j’ai même fait deux saisons avec 3 chiens.  Je ne regardais pas trop ce qu’il se passait autour de moi… Depuis maintenant 3 ans, je  n’ai plus qu’un seul chien en concours, et le nombre des parcours est en plus passé à 3 sur la journée. Cela implique beaucoup de temps libre, et je me suis mise à regarder plus les autres concurrents, et surtout ce qu’il se passe autour du terrain. Et j’ai découvert que je ne supportait pas certaines choses, et plus particulièrement deux qui n’en sont finalement qu’une seule :
– Les chiens hystériques sur le bord du terrain qui aboient comme des fous et qui seraient prêt à bouffer tout ce qui passe, humain et canin. Parfois, il n’y a même pas un maître au bout de la laisse, ils sont attachés à un poteau ou dans une cage dans une tente.
– Les chiens hystériques sur le bord du terrain qui aboient comme des fous et qui seraient prêt à bouffer tout ce qui passe, humain et canin, sur qui les maitres hurlent comme des fous pour les faire taire, faisant parfois preuve de geste que je trouve hyper limite (nan , en vrai, ces gestes me mettent hors de moi, mais je sais que beaucoup trouvent ces gestes « juste limite »). Est il utile de préciser que si ça marche, cela ne dure pas bien longtemps ?

A force de m’agacer, je me suis questionnée sur moi même : que s’est il passé pour qu’a un moment, je me dise « Je ne veux pas de ça pour mes chiens ? »

Mes 2 premiers chiens d’agi, Targos et Dexter, n’était franchement pas les chiens les plus compliqués de la terre en concours. Targos, je devais le mettre sur moi avant le parcours histoire qu’il ne se barre pas chasser sur le terrain. Aujourd’hui, je ferai clairement ça de façon différente. Dexter m’avait fait un peu fait progresser, parce que lui, l’autorité, ça ne marchait pas. Il m’a appris à lui donner envie de jouer avec moi au travers de l’agility. On a eu des problèmes sur les parcours mais sur le bord du terrain, tout allait bien !

Et puis Faith est arrivée. Faith la mali, Faith la foldingue. Elle a eu « le droit » comme tous les autres, d’être mise à l’attache sur le bord du terrain d’agi pendant l’entrainement des autres. Elle avait 4 mois. Elle s’est mise à aboyer quand je passais les mecs, et ça ne m’a franchement pas inquiétée plus que ça. Targos et Dexter faisait la même chose quand j’en passais un des deux, et puis on me disait : « C’est bien, elle est motivée, ça entretient la motivation ». Elle s’est ensuite mise à aboyer quand passait des chiens avec qui elle jouait ou des chiens vraiment rapides, ça me stressait un peu mais « c’est bien, ça entretient la motivation ».

Vers 6 mois, elle s’est mise à essayer de se jeter sur le chien attaché pas loin d’elle ou à gnapper les mollets des gens qui passaient trop près d’elle : « C’est un bébé, c’est pas grave, elle est motivée… elle veut y aller ». J’étais pas super à l’aise et je demandais donc aux gens de passer loin d’elle et de ne pas aller la caresser. Mais bon, si c’était normal…
A coté de ça, les entraînements, c’était franchement pas simple. En fait, c’était la guerre. Il y avait des entraînements géniaux et des entraînements cata : elle me choppait, mordait la longe, refusait complètement de faire certains obstacles.

Et puis un jour, à l’attache, l’incident de trop. La chienne était tellement hystérique à faire des bonds partout qu’elle a réussi à faire passer le poteau d’attache entre son collier plat et son cou. Accessoirement, elle s’était aussi un peu entaillée l’intérieur d’une cuisse avec le poteau. La peur de ma vie. Elle n’a plus jamais été mise à l’attache. Quand elle était passée, elle partait soit dans les chenils hors du terrain, soit dans la voiture. Il aura fallu cet incident pour que je me dise que ma chienne se mettait en danger.

Bon an, mal an, l’entrainement a continué. Elle m’accompagnait aussi en concours. Elle était toujours hystérique sur le bord des terrains. Mon mari ne pouvait pas la tenir si je passais avec un des garçons. j’entendais encore : « c’est normal, elle est motivée ». Sauf que ces aboiements répétitifs et stridents m’agaçaient très très fort. On a continué notre petit bonhomme de chemin et j’ai finalement commencé les concours avec elle, sur un coup de tête (et face à l’insistance de mon courage), en l’engageant au poteau sur un semi nocturne. File d’attente et sas compliqué car beaucoup de chien autour de nous. Lassée de son comportement (on va plutôt dire excédée), j’ai fini par la mettre en obéissance stricte sur la file d’attente du dernier parcours : une file d’attente et un sas hyper calme. Je suis très fière de moi, je crois avoir trouvé la solution. Sur le parcours, ça ne donne pas grand chose, mais on s’en fiche !

Et ainsi se passe la première saison d’agility : Chienne mise en obéissance dès que je la descends de la voiture, avec plus ou moins de succès. Après c’est une chienne motivée et elle n’est pas facile… Y’a un peu d’égo dans tout ça ! Et le fait que la chienne régulièrement tape la première barre ou vienne me bouffer les pieds sur le parcours ne m’inquiète pas plus que ça. On le bossera à l’entrainement et je lui expliquerai que c’est pas acceptable (comprendre : je la punirai en lui criant dessus. Un peu gros « ça c’est non ! » n’a jamais tué un chien n’est ce pas…).

Targos est à la retraite, Dexter en fin de carrière. Je deviens de plus en plus exigeante quand à l’obéissance de la chienne lors des concours, dans les files d’attentes et les sas. On me dit que c’est pas bien, que « je casse la motivation de ma chien ». On m’en a déjà tellement dit que je n’écoute plus grand chose.
Après moults éliminés ou 5 points, la chienne finit par décrocher son brevet d’agility. A coté de ça, je m’éclate avec elle (frisbee, canicross) et suis somme toute bien plus détendue dans notre quotidien. Je finis par me dire que j’ai une chienne ingérable en agility, que je vais peut être arrêter, qu’elle n’est pas faite pour ça. Inara rejoint notre petite bande, elle fera relève d’agility pour Dexter et sans doute pour Faith. J’ai commencé à découvrir une autre façon de faire de l’agility par le biais de stage, je la monterai tranquillement à ma façon. Je vais me concentrer sur elle. Je continue toutefois à sortir Faith en concours. Et la, ça a été la première grosse claque de la remise en question. Je suis avec deux ou trois connaissances, et il y a une personne que je ne connais pas du tout. Je viens de finir un parcours avec Faith, et bien sur, elle est complétement hystérique en bout de laisse en regardant les autres passer. La personne nous regarde et soupire. Je pense qu’elle est gênée par les aboiements et je claque un « couché pas bouger tais toi » a Faith. La personne me regarde a nouveau et me demande gentiment « Tu penses que c’est vraiment de cela qu’elle a besoin ? Que ça va l’aider à se détendre et se sentir mieux ? »

Je ne sais même pas si la personne qui m’a dit ça s’en rappelle. ça devait être un de ses derniers concours d’agility. Mais cette remarque, qui pourrait presque sembler anodine, m’a beaucoup trotté dans la tête.
Je venais de comprendre que le problème de notre équipe n’était pas la chienne mais bel et bien moi, qui ne tenait absolument pas compte de ses émotions.

Et c’est ainsi qu’une nouvelle aventure a commencé…

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