Chiens de travail : Et si on leur fichait un peu la paix ?

Bon, je pense que je ne vais me faire que des copains, mais je m’agace depuis un petit moment sur le sujet et j’ai du temps. Sur les réseaux sociaux, je vois de plus en plus d’éleveurs de chien de travail (essentiellement en border et malinois, car ce sont les races que je suis le plus) pris à parti par des membres du milieu associatif (protection animale) ou des professionnels du chien (éducateurs, comportementalistes etc). C’est soit sur des annonces pour le replacement d’un adulte : chien dont la famille se sépare, retraité d’élevage, avec en général une grosse liste de critères pour être éligible à l’adoption; soit sur des photos/vidéos de chiots au « travail ».

Globalement, les reproches sont toujours sur le thème : « mais pourquoi produire des chiots comme ça ? » « Pourquoi des chiens aussi nerveux/prédateurs/énergiques ? » etc. « Vous produisez des chiens dangereux/ingérables qui ne sont pas adaptés à la vie de famille ! ».
Voila en gros ce qui ressort de ces commentaires très constructifs.

Mais fichez donc la paix à ces éleveurs à la fin ! C’est comme si moi j’allais engrainer des éleveurs de chiens primitifs en leur reprochant le manque d’esprit collaboratif de leurs races et la nécessité de s’ouvrir à des voix différentes pour créer une relation forte avec eux et pouvoir leur enseigner des choses.

Les malinois, les borders (on peut aussi y ajouter les kelpies et les bergers australiens) de travail ont été sélectionné sur certains traits de caractère, sur certains patrons-moteurs qui vont définir la race. Ensuite, au sein d’une même race, nous avons les différentes lignées qui vont avoir une influence sur le comportement général du chien. Puis vient l’individu et l’éducation qu’il reçoit d’abord chez l’éleveur puis chez ses adoptants. C’est ce qui permet à votre cousin Gégé de vous affirmer que le malinois de travail dans un immeuble avec 3 fois 15 minutes de balade par jour, ça passera crème ! Ben oui, si c’est un mali de travail avec un peu moins d’influx nerveux que d’autres, qu’il est obèse et qu’il a plus vu la main de fer que le gant de velours, ça peut le faire. Bon, Gégé aurait aussi pu se faire mordre, mais ça, il ne s’en rend pas compte.

On a tous dans notre entourage quelqu’un qui nous dira que n’importe qui peut prendre n’importe quelle race à n’importe quel moment de sa vie : BULLSHIT !

Choisir d’accueillir un chien de travail chez soi, c’est savoir qu’on aura un chien ayant un besoin réel de travailler. Soit ce pour quoi il a été sélectionné, soit dans autre chose. Ce travail, il en aura besoin toute sa vie (ou quasiment). Et s’il ne l’a pas, il s’inventera un travail qui risque de ne pas vous plaire.
Tout ça, un bon éleveur vous le dira : La dépense physique ne fait pas tout(même si elle est indispensable), elle doit être accompagné de dépenses mentales. Et ça me rend dingue aussi de voir des éleveurs se faire insulter quand ils précisent « priorité aux utilisateurs ».

Demander aux bons éleveurs, qui sélectionnent, suivent leurs chiots une fois placé, épaulent les propriétaires en cas de besoin, aident au replacement quand il faut, « d’amoindrir » leur race pour la rendre « plus facile » en famille me parait une hérésie complète !

Il y a plus de 300 races de chiens en France, il y a forcément celle qui nous correspondra, correspondra à notre mode de vie et nos attentes.

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