J’écris cet article avant tout pour mes formidables connaissances en élevage qui prennent le temps et l’argent pour tester leur reproducteurs contre les maladies de leur race, qui osent refuser une vente quand le futur milieu de vie du chiot ne leur parait pas adapté.
Je pense à certains qui ne vendent pas des chiens de meute comme chien unique ou à d’autres qui ne vendent pas de chiens de troupeaux sans la certitude d’une réelle interaction « travail » avec leur maître. J’espère qu’ils (elles) se reconnaîtront car je ne saurai jamais assez les remercier pour leur travail.
Et puis il y a les autres :
– La mère du chiot saute, donc elle a pas de problème de dysplasie… Si c’était si simple.
– Oui elle boite un peu, mais regarde, sa rotule se met en place toute seule… Seriously ?
– C’est une race proche de l’humain, du coup c’est un parfait chien de famille.
J’avoue que la dernière est ma préférée. Merci aux éleveurs qui racontent ce genre de trucs, ça me permet d’avoir « plein » de clients en éducation. Du border qui bute des poules en passant par le belge qui chasse les VTTistes ou l’aussie qui maroufle l’appart… Sans compter les races qui spontanément chassent ou gardent ou troupeautent sans aucun contrôle !
Si le chien est à nos cotés depuis tant de milliers d’années, n’est ce pas grâce à cette proximité à l’humain ? Ben si ! Et l’humain, au fil des siècles, a sélectionné les chiens les plus performants dans un domaine précis (essentiellement la garde, la conduite de troupeau ou la chasse). Il y a un peu plus de cent ans, on a « inventé » le LOF. Et soudain, la sélection a commencé à se faire majoritairement sur des critères morphologiques (sauf cas très particuliers). Après un siècle de cette sélection, les gens croient qu’on peut choisir un chien comme une bagnole ou un sac à main, sur de simples critères esthétiques. Et souvent, face au chiot qui grandit, ils sont désenchantés car les comportements issus de trois, quatre ou cinq siècles de sélection prennent le pas sur le siècle de sélection sur la simple morphologie.
On en arrive au point principal : certains éleveurs connaissent leur race, ses instincts qui sont potentiellement des défauts pour un certain type d’acheteur. Mais ils se taisent, en se cachant derrière des « l’instinct c’est loin »… Ce sont les hypocrites. Il y a ceux qui ne connaissent purement et simplement pas leur race. J’ai honte pour eux, ce sont les ignorants. Et il y a ceux qui sont parfaitement conscient de tout ça, mais ils ont une race à la mode, donc ils se taisent, produisent et vendent. Ne comptez pas sur eux si vous avez un problème.
En conclusion, avant d’adopter un chien de race, renseignez vous sur son utilisation première. Certains n’ont plus les instincts pour lesquelles la race a été sélectionnée, mais d’autres sujet peuvent encore les manifester, et cela pourrait rendre votre vie difficile ! A vous de choisir l’éleveur qui pourra vous expliquer tout ça et à faire le meilleur choix !