C’est décidé, vous allez accueillir un chiot ou un chien. Vous en parlez depuis un moment avec les autres habitants de votre foyer. Les conditions requises en termes de temps et d’espace à consacrer à la bête sont remplies, bref vous êtes sur un petit nuage !
C’est peut être votre premier chien et vous êtes un peu perdu pour trouver votre nouveau compagnon à 4 pattes. Entre la grande tante Germaine qui a acheté Kikipoulou son chihuahua de 12 kg chez un éleveur formidaaaaaaaabbbbbbllllllllleeeeee qui fait du 10 fois sans frais, Dédé votre oncle qui a acheté son épagneul breton (tiens, c’est frisé un épagneul breton ?) pour la chasse chez un pote chasseur qui fait pas de chiens LOFT parce que les chiens comme ça c’est des chiens qui ont des problèmes de santé, votre cousine Cassandra et son Aldo (croisé beagle bouledogue de 5 ans, toujours pas propre et qui se prend pour Valérie Damido) qui ne jure que par l’adoption en SPA parce que d’abord « ceux qui vendent des chiens c’est trop des salauds qui profitent de leurs animaux », tout ça sans parler de votre autre cousine Orélie qui ne jure que par les chiens d’élevage avec un LOF, vous êtes un peu perdu.
Il y a en fait plusieurs questions à se poser avant de trouver votre futur compagnon :
- Voulez-vous un chien de race ou peu importe ? Par chien de race, j’entends chien qui à l’apparence d’une race. Certains vont se focaliser sur telle race, d’autres n’ont pas de préférence particulière et vont plutôt se dire je veux un chien qui fait dans les 10/20 ou 30 kg. Leurs critères morphologiques n’iront pas plus loin.
- Voulez-vous un chiot ou un chien adulte ? Oui, tout le monde pense au chiot tout mignon, mais il ne faut pas oublier qu’un chiot, ce n’est pas propre, ça fait des conneries, il faut tout lui faire découvrir et tout lui apprendre. En prenant un jeune adulte ou même un adulte, on peut savoir ce qui est acquis, ce qui ne l’est pas, ce qu’il faudra travailler. On aura en général un animal plus calme et moins « surprenant ».
- Voulez-vous un chien de compagnie ou un chien d’utilité (sport/chasse/garde/troupeau etc) ? En gros, qu’avez-vous prévu de faire avec Médor ? Sera-t-il comme une majorité des chiens en France un nouveau membre de la famille qui coulera des jours heureux entre balades, câlins et jeux avec ses maitres et son magnifique coussin ou voulez-vous pratiquer une activité précise en plus avec lui ?
Bon, on ne va pas se mentir, si vous voulez un chiot d’une race bien définie pour pratiquer une activité, vous perdez un peu votre temps à lire cet article ! 😉
La première question me parait déterminante. Vous n’êtes arrêtés sur aucune race en particulier et peut vous importe d’accueillir un croisé « porte et fenêtre ». Que vous vouliez un chiot ou un adulte, pensez immédiatement Adoption, que ce soit par une association ou par un refuge ! Inutile d’aller vous perdre sur le mauvais coin ou autres sites du genre voir chez certains « vendeurs de chiens » (pseudo éleveur, animalerie et j’en passe). Que vous vouliez un chiot ou un chien adulte, vos différents interlocuteurs sauront vous guider dans votre choix en vous posant les bonnes questions. S’il s’agit d’un chien adulte, ils pourront vous donner toutes les infos pour sa bonne intégration dans votre foyer. Les adultes à l’adoption sont loin d’être tous des chiens à problème. Il y a ceux qui sont là à cause d’incident dans la vie de leur ancien maitre, des laissés pour compte des vacances… Bref des chiens qui n’attendent qu’un bon foyer.
Les frais d’adoption couvrent en général les frais de santé du chien (identification, vaccins etc). Si vous adoptez un chiot, on peut vous demander un chèque de caution qui vous sera restitué au moment de la stérilisation.
Un dernier conseil, ne vous laissez pas décourager si l’accueil de certains bénévoles vous parait difficile ou si vous essuyez des refus du type « Vous n’avez pas de jardin, adoption impossible, « vous travaillez toute la journée, adoption impossible ». Chaque refuge et association a ses critères d’adoption qui se basent sur le vécu. Le but des bénévoles est de faire de chaque adoption une adoption définitive. C’est très traumatisant pour un chien adopté de revenir au refuge.
Vous voulez un chien avec une certaine apparence (version réduite -> un chien de race). Là encore, deux possibilités. Soit vous voulez un jeune adulte ou un adulte, soit vous voulez un chiot.
Si vous souhaitez acquérir un adulte, deux possibilités s’ouvrent à vous :
– Soit un éleveur de la race (je vais revenir sur la notion d’éleveur, mais ici, il n’est plus question de naisseur mais bien d’éleveur passionné par sa race produisant du chien de qualité avec certificat de naissance) qui pour une raison ou une autre se sépare d’un chien adulte. Il peut s’agir d’un chien retraité d’élevage, soit à cause de son âge, soit à cause de sa morphologie. Dans ces deux cas, il est probable que l’éleveur vous confie un chien déjà stérilisé. Il peut aussi s’agir d’un retour à l’élevage. Ce chien a été vendu chiot, mais pour une raison ou une autre, sa première famille n’a pas pu le garder et l’a ramené à l’élevage. En fonction du chien, l’éleveur peut faire le choix de vous le confier non stérilisé et vous inciter à participer à des expos ou des sports canins.
– Soit une association spécialisée dans le replacement d’une race. Dans mes races, nous avons pour les plus connues bergers belges en détresse et Sos Boubous. Ces associations s’occupent du replacement de chiens LOF (inscrit aux livres des origines) ou non LOF (mais avec un type raciale reconnaissable). Les chiens à placer sont en général soit encore chez le propriétaire qui cherche à replacer ou dans une famille d’accueil, qui se charge d’évaluer le chien et de poursuivre son éducation. Dans les deux cas, si vous adoptez, vous aurez de véritables informations sur le chien, ses habitudes de vie, ses comportements etc… Comme indiqué précédemment, les chiens sont placés contre frais d’adoption (couvrant l’identification, la vaccination et les autres soins) et un chèque de caution peut vous être demandé si l’animal n’est pas encore stérilisé. Il faut souvent prévoir une pré-visite d’adoption (l’asso vient chez vous pour voir si ça peut coller). Si le chien est loin de chez vous, la mise en place d’un co-voiturage par le biais de l’association est envisageable.
Vous souhaitez un chien de race et vous n’envisagez que le chiot. Alors un seul choix possible : l’éleveur ! N’allez pas errer sur le mauvais coin, n’écoutez pas les conseils de Dédé et commencez à faire vos économies !
Nous allons partir du postulat de base que vous avez craqué pour une race. Ce craquage est normalement morphologique et psychologique. Donc si vous achetez un mignon petit chiot à 8 semaines, vous voulez qu’adulte, il ressemble à la race qui vous a tapé dans l’œil. Du coup, exit le chihuahua de 12 kg, l’épagneul breton frisé ou le bouvier bernois de 35 kg. Comment être sûr qu’un chiot ressemble adulte à un chien de race ? Et bien tout simplement en s’assurant que ses parents sont tous les deux des chiens de races. C’est là que le LOF (et pas LOOF, sinon votre chiot va se mettre à miauler ou LOFT, car là il va se mettre à faire des cochonneries dans la piscine) entre en ligne de compte. Acheter un chiot inscrit au LOF, c’est choisir un chiot dont le père et la mère sont inscrits au LOF mais pas que… Ils sont aussi passés devant un juge qui a garanti qu’ils étaient bien dans le standard (donc qu’ils ressemblent bien) de la race.
Sauf incident (car il s’agit de vivant), votre chiot LOF ressemblera donc à la race qui vous a fait craquer ! Sauf qu’à ce moment-là, l’oncle Dédé vient vous expliquer qu’un chien lofté (ouf, vous allez pouvoir le reprendre !), c’est plus fragile et ça vit moins longtemps. En plus, ça a plein de problèmes de santé !
Mon cher Dédé, tu permets qu’on se tutoie, oui ? Super ! J’ai simplement envie de te dire « Oui, mais non ! ». Effectivement, au sein d’une population homogène (donc une race de chien), il est plus facile d’identifier les maladies récurrentes et de chercher leur source. Si ces maladies sont héréditaires, c’est là que l’éleveur passionné dont je parlais intervient. Il va choisir les parents de la portée de façon à restreindre (voir à supprimer) les risques d’apparition de la maladie héréditaire. Cela passe notamment par des reproducteurs sains ou dit porteur sain. Chaque race de chien a ses tests de santé spécifique, même si certains comme le dépistage de la dysplasie de la hanche sont récurrents chez les chiens de grande race.
Du coup, Dédé, au lieu de raconter n’importe quoi, renseigne toi auprès du club de ta race de cœur, ils pourront répondre à toutes tes questions sur la santé et les tests à vérifier.
Ouf, vous êtes presqu’au bout, et j’espère vous avoir éclairée sur les différentes possibilités quant à l’origine possible de votre futur chiot !
Je n’ai pas abordé ma troisième question, celle du chien de compagnie ou celle du chien d’utilité. S’il est évident qu’on ne monte pas la garde avec un pinscher nain (pour prévenir, ça marche, pour dissuader… Bref…), et donc qu’il faut choisir une race en adéquation avec l’utilisation envisagée, il faut aussi avoir a l’esprit que pas mal de disciplines canines françaises, bien qu’ouvertes officiellement à toutes les races, vous limite à un seul chien non LOF qui ne pourra pas atteindre les plus hauts niveaux de compétitions. Dans les faits, je n’ai jamais entendu personne se faire refuser une licence Non LOF, mais les règles existent.
Et si vous vous posez encore la question de pourquoi ne pas acheter un « Pur race non LOF » sur le mauvais coin, j’en remets une couche en version courte :
– Sauf exception, vous vous retrouverez avec un pur race « porte et fenêtre » → déception à l’âge adulte.
– Sauf exception, le naisseur ne connait pas grand-chose aux besoins d’une chienne en gestation et de ses chiots → très dommageable pour la santé et le comportement de la petite famille.
– Sauf exception, la chienne de la famille sert d’utérus sur patte. On rentabilise son achat et elle sert à payer les vacances ou le nouvel écran plat.
Bien sûr, il y a des exceptions, mais êtes-vous sur de la dénicher, cette perle rare ? Et saurez-vous résister quand le naisseur vous expliquera que les chiots ont 5 semaines et qu’il faut vite venir chercher le vôtre (contre un petit chèque de 600 €) car la maman rejette la portée. Pourtant, le naisseur devrait savoir que cette phase de détachement est normale et indispensable. Mais peut-être qu’il le sait et qu’il préfère vous raconter cela pour éviter d’acheter la nourriture et de ramasser les cochonneries des chiots que la mère ne veut plus ramasser. Pour rappel, il est illégal de céder un chiot avant ses 8 semaines.
Pour finir, on vous exposera le côté financier : « Un chien LOF c’est cher ». Certes. Mais si on ramène cela à l’espérance de vie d’un chien, c’est ridicule. Et n’oubliez pas que l’adoption reste possible si le LOF vous passe vraiment à 15000 au-dessus de la tête.
Pour conclure sur l’aspect financier, je vous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps, avant l’explosion d’internet, les chiots Non Lof se donnaient contre remboursement du vaccin et du tatouage via des petites annonces à la boulangerie.
Vous êtes convaincu ? Vous allez prendre un chiot chez un éleveur ? Le prochain article devrait vous intéresser ! Je vous expliquerai mes critères de choix d’un élevage. Cela vous aidera peut-être à définir les vôtres.